Tout d’abord le chalet Croc Blanc c’est l’histoire de mes grands-parents marseillais, Paul OLIVA originaire de Corse né en 1914 et de son épouse Jacqueline originaire de Nice qui déposèrent leurs valises, en Haute Savoie durant la seconde guerre mondiale, pour des raisons de mutation dans la Douane Française en Novembre 1939 à Chatel puis en Avril 1941 à Morzine. Il fut un douanier morzinois particulier, très peu apprécié par sa hiérarchie concernant ses écarts de conduite, ses absences à répétition mais il aida avec humanisme, un grand nombre de juifs et de résistants à passer la frontière Franco-Suisse au Col de Cou au fond de la Vallée de la Manche pendant de longues nuits stressantes pour son épouse.

1914

A la sortie de la guerre, un an après la naissance de leur fille Danielle en Mai 1944, il quitta la Douane sur les conseils avisés du Docteur Vuarnet, père de Jean - futur champion Olympique de Descente à Squaw Valley - et décrochait ses diplômes de masseur-kinésithérapeute et infirmier. Il allait masser à domicile les clients en vacances dans les hôtels dont le Grand Hôtel, le Champs Fleuris, Le Chablais. Il fut nommé par les enfants morzinois « coton magique », très adroit de ses mains, il attirait leur attention par des tours de magie et aucune douleur n'était ressentie. Installé dans un petit local en bois acheté à la famille Lavanchy, Paul rêvait de construire son propre cabinet mais les moyens financiers n’étaient pas à la hauteur de son rêve. Lors d’une saison hivernale, une autre rencontre marqua un tournant professionnel avec M. Benguigui de passage au Grand hôtel, chef d'entreprise dans le Textile dans le Marais à Paris, qui le prit en sympathie et lui fit la surprise de lui prêter une somme d'argent importante, sans reconnaissance de dettes, pour qu'il puisse s'installer définitivement à Morzine.

1944

Puis quelques temps après, son ami François Baud, propriétaire du très bel établissement et fleuron de l’hôtellerie de luxe morzinoise "Le Grand Hôtel" décida de lui vendre une parcelle en face de celui-ci pour offrir notamment à sa clientèle un masseur kiné au pied des pistes et surtout pour garder son masseur-infirmier personnel à proximité directe de son hôtel. Juin 1951, Paul a dû, la mort dans l’âme, acheter seulement la moitié de la parcelle pour financer les travaux de maçonnerie et de menuiserie. Il propose à son ami Jean Jacques Mesnard, entraineur du ski club Morzine, d’acheter l’autre moitié pour y installer une cabane qui était à l’origine la cabane de location de patins de la patinoire naturelle du Grand Hôtel. C’est au Printemps 1953 que débute réellement la construction du chalet avec le maçon Jules Taberlet pour s’achever au Printemps 1954 : le premier cabinet de kinésithérapie du Haut Chablais fut installé au rez-de-chaussée et à l’étage se trouvaient les parties privatives de la famille. A la création de la station d’Avoriaz en 1962, le cabinet médical ne désemplissait plus et dans la salle de soins des éclats de rire retentissaient. C’était Paul qui racontait des histoires, des blagues, en particulier des histoires corses avec l’accent de ses compatriotes, ou faisait des tours de prestidigitation. Son épouse, Jacquie passa son diplôme à Marseille de « masseur facial » et devint une assistante très appréciée par la clientèle si bien que Paul entre deux massages, ou deux piqûres, prenait sa raquette de tennis pour rejoindre son club de Morzine crée avec une poignée d’amis … (Paul fut un grand sportif dans la boxe, le foot, la gymnastique et fut président-fondateur du tennis club de Morzine)

1954

Avoriaz accueillit la deuxième édition du Festival International du Film Fantastique, Paul Oliva bien sûr se déplaçait pour aller masser toutes ces personnalités (*) mais bientôt il s’en lassa, préférant rééduquer ses blessés morzinois ou étrangers envoyés par des chirurgiens de renom. Autre particularité de Paul, sa grande générosité, malgré des difficultés financières durant de longues années, il ne faisait pas payer la plupart des morzinois qui n’avaient pas de couverture sociale au grand dam de son épouse et de son jeune associé Pierre Adami. Enfin Paul décida en 1979 sur la demande expresse de son épouse de transférer son activité afin d’accueillir avec confort leurs 2 petits enfants – Philippe et Olivier et d’acheter un autre cabinet au sous-sol de la résidence Edelweiss à proximité du Croc Blanc. En 1984 il prit sa retraite professionnelle et Croc Blanc devenait entièrement un chalet familial avec beaucoup de bons souvenirs de famille dans une ambiance gourmande et pleine d’amour, car la passion de Jacqueline pour la cuisine était connue par sa famille et ses grands amis de Morzine : Une cuisine 100% fait maison, une cuisine colorée et gourmande, des plats mijotés toute une matinée avec des parfums du Sud aux accents Provençaux qui se dégageaient alors du chalet croc blanc, pour un résultat juste magique !

1974

Décembre 2014, soit tout juste 60 ans plus tard de son inauguration, leur fille Danielle donna carte blanche à son fils Olivier pour réinventer le chalet tout en préservant l’âme originel du chalet : le design original, l’esprit de l’architecte Faublé en respectant le toit d’un pan et en réutilisant certains matériaux d’origine. Cette renaissance du Croc Blanc sera couplée avec la naissance d’une nouvelle génération, la quatrième, au mois du Mai précédent, les arrières petites-filles Léana et Meylina Carégnato, les filles jumelles d’Olivier.

Printemps 2022, Olivier et sa compagne Alexia décidèrent de re-calibrer l’offre et son concept de Chalet d'hôtes "Croc Blanc 4 saisons" avec notamment une hospitalité à la française, une accessibilité sur les quatre saisons, une possibilité pour le vacancier de profiter des plaisirs authentiques dans un tourisme doux et raisonnée avec la nature.

2014